Atemi waza en judo


*page en construction*

Atemi waza – Applications pratiques (FR – EN – ES)

Vous trouverez bientôt sur cette page diverses considérations à propos de la pratique des atemi en judo ainsi que, pour les membres de Kano Ryu, des exemples d’applications pratiques repris du livre illustré ici (disponible sur le site de Blurb).

Introduction

Atemi waza ? Judo ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? En judo, on ne donne pas d’atemi : debout, on fait tomber l’autre et au sol, on fait des nœuds avec les bras du partenaire…

Vision caricaturale mais finalement pas si éloignée de celle qu’ont la plupart de gens, qu’ils soient judoka ou pas… Et c’est vrai qu’en judo sportif, les atemi sont interdits ! Déjà qu’en compétition, les luxations et les étranglements « à la volée » ne sont plus autorisés en tachi waza depuis les dernières réformes du règlement, et qu’une quantité importante de techniques de projections sont interdites… Alors vous pensez, des atemi !!!

Et pourtant, Kano écrivait encore, en 1931, dans son ouvrage « Kyohon » :

« Les techniques de judo se divisent en trois parties : nage waza, katame waza et ate waza… ».

Il écrivait également en 1918, dans la revue « Judo » :

« Tant que les combats se déroulent dans des gymnases (dojos), les règles sont nécessairement celles du randori, alors que dans le combat réel, qui reste le but ultime de l’entraînement, on doit recourir principalement à nage, ou atemi, et seulement dans des cas sporadiques à katame. »

Il existe en outre de plusieurs kata dans lesquels uke attaque tori au moyen d’atemi : kime no kata, ju no kata, Kodokan goshin jutsu pour ne citer que les connus parmi les kata officiels du Kodokan… Et même dans le nage no kata, que tout judoka ayant atteint la ceinture verte a au moins vu une fois dans sa vie, uke fait une attaque « atemi » dans tous les groupes à l’exception du troisième groupe « ashi waza » !

Et dans les kata cités ci-dessus (à l’exception du nage no kata), tori fait plusieurs fois usage d’atemi pour se défendre avant de conclure, dans la plupart des cas, par une projection ou au moins une technique d’amenée et de contrôle au sol… Notons que ces atemi réalisés par tori peuvent être explicites (comme dans le kime no kata, le ju no kata ou le Kodokan goshin jutsu) ou suggérés, cachés comme dans le ju no kata : par exemple, dans la technique ryote dori, quand tori engage la main droite par-dessus l’épaule de uke après s’être dégagé de la saisie de poignet, il y a fort à parier qu’un atemi au menton se cache dans le geste de tori

On constate donc une attitude presque schizophrénique dans le judo sportif actuel, dans lequel on occulte la pratique des atemi tout en conservant celle-ci dans les kata

Si l’on prend un peu de recul par rapport à cette pratique sportive et compétitive du judo et qu’on revient vers ses aspects « self-défense », la pratique des atemi réapparait vite comme indispensable, qu’il s’agisse de distraire l’adversaire, d’accentuer son déséquilibre en vue d’une projection ou simplement de le mettre hors d’état de nuire par l’application d’un coup décisif.

Il ne faut cependant pas commettre l’erreur de se dire que les atemi du judo sont les mêmes que ceux du karaté par exemple… en effet, si un coup de pied reste un coup de pied et un coup de poing, un coup de poing, il faut prendre en compte les spécificités de chaque discipline : les coups portés en judo ont deux objectifs principaux : distraire/déséquilibrer l’adversaire d’une part, et casser la distance pour arriver dans une position favorable à la saisie en vue de projeter et/ou de contrôler l’adversaire. Les atemi du judo sont donc différents de ceux des autres arts martiaux ; il convient d’en connaître les spécificités et la nomenclature, qui diffère de façon plus ou moins importante de celle des autres arts martiaux…

Lorsqu’on parle d’un atemi dans une application particulière, Il semble intéressant de s’attarder sur les points suivants :

  • Quelle est la partie du corps avec laquelle on frappe ? Le pied, le poing, la tête, la main ouverte, le genou… ?
  • Quelle est la trajectoire de l’atemi ? S’agit-il d’un coup direct, d’un coup de type « crochet », la trajectoire est-elle ascendante, descendante, latérale ?
  • Quelle est la cible de l’atemi ? En général, il est intéressant de cibler une partie précise du corps de l’adversaire, de façon à améliorer l’efficacité du coup… On aborde alors la notion de « point vital » (kyusho) pour reprendre une expression largement répandue même si, à notre sens, il est plus correct de parler de « points sensibles » que de points vitaux…
  • Quel est l’objectif de l’atemi ? De façon subsidiaire, mais en lien avec la notion précédente, l’objectif d’un atemi peut avoir une influence sur la façon dont il doit être exécuté : s’agit-il de distraire, de déséquilibrer ou d’être décisif ? En d’autres mots, que va-t-on faire après avoir donné cet atemi?

Ces différents points sont abordés dans les pages suivantes, réservées aux membres de Kano Ryu: